Aujourd’hui, un message fort a été envoyé aux lanceurs d’alerte : « Restez caché et agissez en silence car personne ne vous aidera ». Fin avril 2016, Antoine Deltour et son collègue Raphaël Halet paraissent devant la justice pour « Révélation de documents privés » appartenant à leur ancien employeur, le cabinet d’audit financier PricewaterhouseCoopers. Sauf que voilà, les dits-documents mettent en lumière un immense montage fiscal visant à faire payer aux clients de Coopers le moins d’impôts possible. D’où un manque à gagner s’élevant à des centaines de milliards d’euros à travers le monde. Qu’importe, ce verdict vient de montrer que les coupables n’étaient pas Coopers mais bien Antoine et Raphaël. Cette inversion des rôles…
Une décision malheureusement prévisible quand on sait que tout est fait aujourd’hui pour punir les lanceurs d’alertes. En témoigne la récente directive de l’UE sur le secret des affaires qui vise à faciliter les poursuites au pénal contre un employé qui aurait l’audace de dénoncer ce qui ne va pas dans son entreprise. Morale de l’histoire : si vous réalisez des irrégularités dans votre boite et souhaitez les dénoncer au grand jour, faites comme le lanceur d’alerte des Panama Papers —> sous anonymat et en prenant toutes les précautions possibles pour que personne ne remonte à vous. Triste monde.
