C’est ce qu’on appelle l’espoir je crois. Durant une manifestation à Portland, liée aux tragiques évènements de Ferguson, Devonte Hart, jeune garçon de 12 ans, participait au convoi avec ses amis. Seulement voilà, contrairement aux autres manifestants, la seule pancarte dont il disposait était un signe « Free Hugs ». C’est alors que son chemin croisa celui de l’officier de police Bret Barnum. Les deux hommes se sont ensuite mis à parler spontanément de la manifestation, probablement de Ferguson, puis ensuite des études, de l’art, et de la vie.
Tant et si bien que, à un moment donné, Bret Barnum aperçoit la pancarte de Devonte et lui demande s’il peut avoir un free hug. Ce qui a pour effet de faire pleurer Hart avant qu’il n’accepte avec plaisir. Ça n’aurait pu être qu’un beau moment d’humanité mais, grâce à la photo du photographe Nguyen, cette embrassade entre un manifestant noir et un policier blanc est en train de devenir le symbole de tout Ferguson. Un symbole d’espoir. D’autant plus lorsqu’on s’intéresse à la vie de Devonte Hart et qu’on apprend qu’il a vécu sa prime enfance auprès d’une mère addict à la drogue.
Alors qu’il n’avait que 4 ans, Devonte Hart avait déjà fumé, bu de l’alcool, porté des armes à feu, et fait l’objet d’agressions et négligences parentales. C’est à ce moment-là que Devonte et ses deux frères furent adoptés par un couple. Un couple qui, depuis, s’est transformé en famille. « La nuit où on l’a recueilli et où il s’est finalement endormi fut la nuit où j’ai le plus pleuré de ma vie » se confie sa mère. « J’avais l’impression que je ne serais jamais capable d’élever cet enfant en plus des cinq autres que nous avions adopté ».
« Pourtant, j’ai toujours su qu’il avait quelque chose de spécial […] Parfois, on me dit qu’il a eu de la chance qu’on l’adopte. Je leur répond que c’est le contraire : on a eu de la chance de faire sa rencontre ». Car Devonte Hart fait partie de ces personnes capables de manifester de la gentillesse à l’égard de n’importe qui. Peu importe le rang, peu importe le contexte. C’est grâce à des gens comme lui que le monde pourra, un jour, devenir « A Better Place to Be ».
