Des stages s’étendant sur 48 heures. Lesquels sont censés « changer le regard des classes aisées sur les pauvres et ce qu’ils vivent ». Organisés par des ONG, ces stages de pauvreté connaissent un essor croissant aux US depuis quelques années. Pourtant, le concept a de quoi déranger puisqu’il s’agit de payer un stage afin de simuler une vie de pauvre. Sachant que la plupart des salariés de ces ONG, qui jouent des prêteurs sur gages et autres banquiers/commerçants, sont eux-même pauvres dans la vie réelle. Pour eux, ce rôle n’est qu’un emploi à temps partiel et leurs clients les payent pour s’immiscer dans leur peau. Un jeu qui rend certains salariés mal à l’aise vu qu’ils ont conscience que tout ceci est malsain au possible. « On a un peu l’impression d’être des bêtes de foire ». Et ça ne s’arrête pas là.
Natacha : "Les stages de pauvreté ? Un jeu pour les riches !" #EnvoyeSpecial #USA pic.twitter.com/eJcOA6ol3J
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) 2 février 2017
D’autres stages de pauvreté consistent à visiter des quartiers ruinés par la crise et d’entrer en interaction avec les désoeuvrés. Sonner à leur porte, proposer à leurs enfants de jouer avec eux, discuter avec un SDF bénévole et lui poser toutes sortes de questions sur son mode de vie. Je trouve ça tellement triste. Que des riches (et parfois des classes moyennes) participent à des safaris dans l’objectif d’ausculter les pauvres m’apparait aberrant. Sont-ils déconnectés au point de ne pas comprendre que certaines personnes n’ont pas eu autant de chance et d’opportunités qu’eux ? Sont-ils tellement habitués à vivre dans l’opulence qu’ils ne réalisent pas combien le milieu social joue un rôle certain dans la réussite individuelle ? Faut-il qu’ils s’amusent à jouer les pauvres le temps d’un week-end pour saisir qu’il ne s’agit pas seulement d’alcooliques/drogués flemmards ayant totalement mérité ce qui leur arrive ? Las.