On ne se rendra jamais assez compte de l’impact tragique que peuvent avoir des brimades et insultes répétées sur une adolescente. Notamment lorsque celle-ci est en en pleine construction et crise d’identité. Lorsque j’étais au collège, je n’ai jamais vraiment compris pourquoi certains de mes camarades étaient aussi méchants. Insultes, coups, moqueries…heureusement, les victimes de ces coups bas ne sont jamais passées à l’action. Peut-être parce que Facebook et Twitter n’existaient pas encore.
Ce qui ne fut pas le cas pour Marion, 13 ans, qui dût affronter ses agresseurs à la fois en cours mais aussi sur Facebook où elle recevait tous les jours des messages privés l’insultant de « p*te », de « s*lope » et allant même jusqu’aux menaces de mort. À aucun moment Marion n’en parla à ses parents (si ce n’est avant son suicide dans une lettre manuscrite). À l’école, on lui volait ses stylos, on lui enlevait de force ses chaussures, on riait d’elle. Tout cela sans que les surveillants et la direction de son école n’aient jugé bon d’intervenir.
Et c’est justement ce qui a motivé la mère de Marion d’intenter une action en justice contre l’ancien collège de sa fille. Lequel nie toute responsabilité quant au mal être extrême dont fut sujet Marion : évidemment, c’est tellement plus facile se regarder dans la glace si on assume aucune responsabilité. Ayant sorti un livre sur la détresse de sa fille, Nora Fraisse espère dorénavant convaincre le plus grand nombre de la « gravité du harcèlement entre élèves ». Mes pensées à Marion et à sa famille.
