« D’abord, ils ont tué mon père »
Je compte bien ne pas faire l’impasse sur ce film. Essentiellement parce qu’il traite d’une partie de l’histoire du Cambodge dont nous n’avons quasiment jamais entendu parler jusqu’à aujourd’hui. Et pourtant, ce qui se passa là-bas fut une horreur absolue. Une période noire (1975-1979) où le régime des Khmers rouges de Pol Pot massacre 1,7 millions de Cambodgiens. Soit plus de 20% de la population à l’époque. Cette « épuration » des ennemis du régime se fait notamment à travers les « centres de rééducation ». Sous des prétextes légers et parfois imaginaires, la police secrète Santebal capture, torture et massacre sans discontinuer. Certaines ethnies telles que les Chams, les Vietnamiens ou les minorités laotiennes/thaïlandaises sont elles-aussi victimes du génocide.
Ajoutez à cela les victimes de la famine et du travail forcé. Sans oublier les purges internes dans le régime —> Pol Pot ayant à coeur de tuer tous ceux qui n’acceptent pas de courber l’échine. Et les trois tentatives d’assassinat à son encontre n’arrangeront pas les choses. Au final, la dictature sera renversée par l’invasion du Vietnam fin 1978/début 1979. Pol Pot est trahi par une partie des siens mais parvient à s’enfuir. Il entame un semblant de guérilla contre le nouveau régime pro-vietnamien –> Sans succès? Il finira par se faire arrêter par ses propres troupes en juillet 97 et mourra dans sa cellule le 15 avril 1998. Officiellement d’une crise cardiaque. Aujourd’hui, en 2017, Angelina Jolie entend adapter à l’écran le roman autobiographique de Loung Ung. Soit cette militante des droits de l’homme qui, alors qu’elle n’avait que 5 ans, vécut l’horreur du régime des Khmers rouges. « D’abord, ils ont tué mon père ». De même, le co-réalisateur Rithy Panh (a.k.a le cinéaste cambodgien le plus connu au monde) a perdu quasiment toute sa famille immédiate. Sortie prévue sur Netflix d’ici la rentrée 2017.